Lourd impact de l’épidémie
En mars 2020 la pandémie nous a figés dans une situation difficile : un responsable immobilisé tantôt à l’hôpital tantôt chez lui (opération aux jambes), un autre confiné en Allemagne (Karlsruhe), une 3ème en Belgique, beaucoup de membres âgés peu enclins à se connecter via zoom ou un autre système… : tout était vraiment mal engagé. Deux décès — non liés à la covid — ont encore assombri l’atmosphère.
En fait les fortunes ont été diverses, certaines fraternités parvenant à maintenir davantage de vie que d’autres mais les liens au moins individuels ont pu être maintenus.
Extraits de la lettre adressée aux fraternités de la région
Au niveau régional, le Fr. Patrick Dominique et moi-même avons adressé à tous un courrier à l’approche de la S. Dominique dont voici de larges extraits qui font le point après le 1er confinement :
Le confinement, un temps de proximité avec la Parole de Dieu, par le fr. Patrick Dominique
L’année 2020 restera une année très particulière avec son confinement inédit qui semblait impossible il y a seulement quelques mois. Nous avons dû « restez chez nous » ! Qu’y avons-nous fait ? Ce temps a-t-il été l’occasion pour nous de prendre le temps de vivre une intimité plus grande avec le Seigneur ? En avons-nous profité pour lire la Parole de Dieu ? Ce temps a-t-il été un temps de mûrissement pour notre mission commune : l’annonce de l’Évangile ?
Il y a un temps pour tout : un temps pour parler et un temps pour se taire… Si nous ne prenons pas le temps du silence, de la prière, de la méditation de la Parole de Dieu, de l’intimité avec le Dieu vivant, comment pourrait-on imaginer avoir quelque chose à dire à notre monde ? Quelque chose : on peut toujours dire quelque chose, mais dire la parole qui va toucher au cœur la personne qui ne connaît pas le Christ, ce n’est pas dire quelque chose sur Dieu, c’est dire la Parole qui est Dieu. La prédication demande de la préparation, toute une vie de préparation, toute une vie pour vivre de la Parole, et laisser le Verbe vivre en nous.
Nous allons très bientôt fêter NP Saint Dominique, que son souvenir nous encourage à mener le bon combat, celui de la prière fervente pour laisser Dieu être Dieu en nous. Pour achever ce court message je laisse la parole à un de nos frères, saint Louis Bertrand :
Que cette charge de prédicateur soit sublime, on la voit à la préparation qu’elle exige. Pourquoi donc t’étonner, mon frère, si ton enseignement ne porte pas de fruit, alors que tu viens prêcher non en quittant le désert, mais le vacarme de ton âme, non les familiers de la vertu, mais ceux de l’orgueil ? Tu dois venir du désert pour être un bon prédicateur…/… Si tu ne viens pas du désert, ta prédication ne portera pas de fruit. Et parce que tu as bien la voix de Jacob, mais les mains d’Esaü, efforce-toi de devenir un bon prédicateur en recherchant la prière, la retraite et la solitude, sans quoi tu ne pourras pas obtenir la récompense des bons prédicateurs. (…)
La tension entre mission et immobilisation, par Pierre Dussère
Certes notre mission dominicaine commence à la maison et dans nos proches relations. Nous pouvons toujours approfondir aussi notre vie de prière et d’étude ; nous l’avons fait et continuons à le faire, sûrement. Néanmoins, à la suite de S. Dominique, même si ce n’est pas vers de lointains Cumans qu’il n’a d’ailleurs jamais atteints, nous nous pensons envoyés « ad extra », aux frontières comme on dit aujourd’hui ; beaucoup d’entre nous vivent leur mission dominicaine dans de nombreux engagements qui vivifient aussi ceux qui, pour des raisons d’âge, de santé ou autre, ne peuvent en exercer directement…
Et voici que nous sommes comme paralysés, nos agendas vidés (…)
La plupart de nos fraternités ont certes pu se réunir une fois après le 11 mai et le groupe fraternel Lataste a même pu maintenir sa retraite à Orbey, vécue dans un certain enthousiasme semble-t-il, bien propre à porter un heureux démenti à mon présent propos, malgré l’absence de certains et notamment de Régis, leur responsable, hospitalisé suite à une mauvaise chute à son domicile.
Mais nous n’avons pas organisé la rencontre régionale initialement prévue pour fin juin et il n’y a pas eu non plus de Conseil Régional depuis le 8 février. (…)
Je reste habité par une récente homélie du Fr. Marcel Sigrist (couvent de Strasbourg) commentant Mt 11, 25 :
Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange, ce que tu as caché aux sages et aux savants…
Jésus vient de prêcher sans succès à Chorazin, Bethsaïde, Capharnaüm et voici qu’immédiatement après, l’Évangéliste nous le montre dans l’intimité du Père, tournant sa déception et son amertume en une prière de louange…quel bel appel à vivre notre vocation chrétienne autrement que dans la crainte, la critique ou l’immobilisme. (…)
De beaux moments de communication
Surtout, certains d’entre nous ont pu mettre en œuvre de beaux moments de communication :
- A Nancy, une action impressionnante sur le thème être chrétien en temps de pandémie :
- une réunion en présentiel,
- quatre vidéos sur YouTube :
- Vivre en chrétiens à l’heure de la pandémie – Présentation
- Vivre en chrétiens à l’heure de la pandémie 1, avec le fr. Patrick-Dominique Linck
- Vivre en chrétiens à l’heure de la pandémie 2, avec Mme Véronique Jaquet
- Vivre en chrétiens à l’heure de la pandémie 3, avec M. Jean-René Berthélémy
- Lire les signes des temps, une publication d’une quarantaine de pages à trois mains.
- Le groupe de Saint-Louis a assuré l’animation d’une rencontre de Carême dans la ville (qui a pu être enregistrée).
- A Strasbourg a été organisée la rédaction pour tous d’un bulletin régional pour Noël sur le thème de la Visitation (trente-trois pages, une douzaine de contributaires).